L’ingénieur social

L’ingénieur social

Dans certaines institutions, la fonction prend son essor par le recrutement de personnel qualifié. Pour nous, l’ingénieur social ne se limite pas à une fonction mais s’entrevoit comme un métier qui comme tout métier exige :

  • Des compétences
  • Une technicité
  • Une qualification
  • De l’expérience

Le DEIS (Diplôme D’État d’Ingénierie Sociale) est l’un des diplômes les plus méconnus du secteur social et médico-social. En avance sur son temps. Il est un instrument pertinent d’accompagnement des interventions sociales, répondant à la fois aux évolutions des politiques publiques et aux contraintes budgétaires. Il se détache des autres formations par une approche précise basée sur la recherche-action au sens sociologique du terme : Étude qui allie théorie et mise en pratique afin de résoudre un conflit tout en développant des connaissances générales sur un sujet.

Les compétences des ingénieurs sociaux recoupent aussi bien des registres de développeur que de manager. Experts en politiques sociales, de l’action sociale et médico-sociale, ils exploitent les référentiels professionnels, les connaissances institutionnelles pour problématiser une question sociale et proposer, voire conduire des actions afin de :

  • Développer des programmes ou projets complexes
  • Constituer des connaissances, modéliser les organisations locales, territoriales
  • Mener des expertises notamment sur les politiques sociales
  • Évaluer les ressources, les compétences mobilisées, les transmissions de savoirs professionnels, pour susciter le changement
  • Produire des études, ou des recherches
  • Proposer des actions de formation

L’ingénieur social est la clé de voûte de notre intervention aussi bien dans l’approche, le mode de pensée, que par la méthodologie. Nous soutenons tous les acteurs dans le champ de l’intervention sociale qui font face aux nouveaux enjeux et aux nombreux défis propres à l’accompagnement des personnes vulnérables. La vulnérabilité sociale est une forme de vulnérabilité qui représente une fragilité matérielle ou morale à laquelle est exposé un individu, une organisation ou une société.

Les valeurs

Trop de valeurs sont vidées de leurs substances et apparaissent telles des affirmations inhabitées dans quelques intentions et dans quelques projets. Parce que les valeurs ne se décrètent pas, parce que les nôtres sont issues d’expériences riches, joyeuses, tristes, douloureuses, parfois brutales ou irréalistes, elles sont donc composées d’un mouvement de tourment et d’espoir qui se combattent perpétuellement. Constater la réalité des publics vulnérables, porter un regard critique ou le fatalisme n’a pas de place, trouver les mots sur ces problématiques, ce sont là nos tourments collectifs. Apporter des éclairages, améliorer l’existant, inventer des réponses, faire bouger les barrières, ce sont ici nos espoirs collectifs.

Ensemble, nous sommes des acteurs du médico-social & social avec toutes les responsabilités qui se déclinent derrière cette finalité de rééquilibrer les inégalités économiques, professionnelles, individuelles, physiques, familiales, territoriales, législatives et politiques. Nous sommes des acteurs majeurs de droit et de devoir, ceux de trouver des « remèdes » aux effets de la société sur les publics fragilisés, enfants, jeunes adultes, adultes et ainés.

Posséder des valeurs ne suffit pas,  les entrainer, les animer, les faire vivre, les transformer, c’est notre mission, c’est votre mission. C’est aussi l’objectif de l’ingénierie sociale. Notre démarche se veut ascendante, à partir des savoirs et des savoir-faire des travailleurs sociaux, des représentations et besoins des publics, afin de répondre à la commande institutionnelle. Tous les jours, les acteurs des secteurs sanitaire, social et médico-social repoussent les limites, font preuve d’imagination, inventent de nouvelles modalités d’intervention. Ils font preuve d’habileté technique, relationnelle, sociale et professionnelle au quotidien.

Cette habileté, nous pouvons ou plutôt nous devons, la formaliser, la modéliser, la développer, la transmettre. Sans oublier qu’il nous faut nous réinventer bien plus vite que les autres secteurs et de ce fait créer de nouveaux possibles, créer de l’ingéniosité.

Dans toute sa dimension systémique, la relation éducative et le soin relationnel, sont les principaux outils des travailleurs sociaux et des soignants. La relation est le ciment de nos pratiques, l’instrument fondamental et préalable à tout acte technique. Parfois, cette importance que nous accordons au lien à la personne que nous accueillons, accompagnons, soutenons, guidons, soignons, peut se trouver diminuée par nombre de directives ou d’injonctions, jusqu’à fragiliser aussi les rapports entre professionnels au sein d’une institution. Ainsi, des réflexes relevant le plus souvent des secteurs lucratifs se mettent en place, relayant le professionnel à sa simple fonction. Protocoles, procédures, fiches de poste, projets, mémos…etc, s’installent au détriment de la relation humaine, dont pourtant nous sommes des experts.

Pour nous, c’est une histoire certes de professionnels, mais d’abord une histoire d’hommes et de femmes avec toute la complexité que cela requiert. Notre approche ne peut ainsi que s’appuyer sur la pensée complexe, telle qu’Edgar Morin a su la conceptualiser.