Suite retranscription entretien n°1

Annexe 4

Avec les camarades, c’était plutôt des relations positives ? Négatives ? Qui vous entrainiez ?

Non, non, plutôt positives. J’avais un an de plus, et c’est plus moi qui les entrainais. J’étais plutôt une meneuse qu’une suiveuse.

Alors, dites-moi, ce séjour de rupture, vous êtes partie où ça ?

Je suis partie au Mali, je devais partir un moi et demi.

D’autres jeunes avec vous ?

En fait, on est à 5 jeunes en France pendant 5 semaines, je crois. Si mes souvenirs sont bons. Ensuite, si tout se passe bien, s’ils nous sentent aptes à vivre ça, on part un an et demi, soit au Mali, soit au Burkina. Moi, ça s’est arrêté sur le mali.

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Retranscription entretien n°1

Annexe 4 : témoignages

Avec votre accord, je vais démarrer l’enregistrement

Pas de souci

On va peut-être commencer par ça, avant ce séjour de rupture, vous pouvez me dire quelques mots sur votre parcours dans la protection de l’enfance ?

Alors moi, du coup, c’est assez compliqué, je suis une gamine qui a été placée en pouponnière, en fait parce que je n’ai jamais, si maintenant je connais mon histoire…Au début, je ne connaissais pas trop. On m’avait dit que mes parents avaient pété un plomb contre les voisins etc. Mais en fait, ce n’est pas du tout ca. En fait, ce qui s’est passé, c’est que ma mère biologique est schizophrène, déclarée schizophrène. Quand elle était enfant, sa mère l’a maltraitée, elle l’attachait à une chaise, ou à la table et son oncle la violait devant sa mère et sa mère en rigolait. Enfin… elle a vécu des choses assez difficiles. Du coup, elle a eu un premier enfant, ma demi-sœur (Sophie)qui est plus âgée que moi, trois ans, quelque chose comme ça. Ensuite, elle m’a eue, moi. Et en fait, au bout de deux, trois mois, elle s’est rendue compte qu’elle ne pouvait pas s’occuper de nous : c’était trop difficile pour elle, qu’elle ne pouvait pas nous donner ce qu’elle voulait. Donc, elle était déjà suivie par des AS à priori, etc. Un jour, elle s’est pointée là-bas et a dit : « prenez mes filles j’en peux plus ».

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Guide entretien semi-directif

Annexes 3

Préambule : Bonjour, pour rappel cette enquête est anonyme et peut être enregistré avec votre accord.

Age :

Genre :

Question 1 : Pouvez-vous me résumer rapidement votre parcours au sein des dispositifs de la protection de l’enfance ou protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ?

 Question 2 : dans quel type de structure étiez-vous avant d’effectuer un séjour de rupture ?

Question 3 : pouvez-vous m’expliquer tout d’abord quelle(s) a (ont) été la(les) raison(s) de qui vous ont conduit à effectuer un séjour de rupture ?

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Enquête sur les adolescents en situation « d’incasabilité »

Annexe 1

Dans le cadre d’une recherche en ingénierie sociale cette enquête vise à établir des éléments de compréhension sur la nature des risques et dangers pouvant provoquer des ruptures de parcours chez les adolescents dits « incasables » de 12 à 18 ans. Ce questionnaire comporte 22 questions rapides, entièrement anonymes. Réponses avant le 30 mai 2019 En vous remerciant de votre participation.

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Bibliographie

Articles

Desquesnes Gillonne et Proia-Lelouey Nadine. Le sujet « incasable », entre psychopathologie et limite institutionnelle. Revue Société et jeunesse en difficultés, n°12, 2012

Duché Didier-Jacques. Ces jeunes au comportement déviant grave dits « cas lourds ». Neuropsychiatrie de l’enfance, vol. 43, n°3, 1995

Botbol Michel, Choquet Luc-Henry, Grousset Jocelyne. Eduquer et soigner les adolescents difficiles : la place de l’aide judiciaire contrainte dans le traitement des troubles des conduites. Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence, vol. 58, n° 4, 2010, p. 228

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Conclusion Mémoire

Ecarter la notion de risque et de danger dans le secteur de la protection de l’enfant, ne permet pas, à mon sens, d’écarter le risque ou le danger. Comme le montre l’enquête auprès des professionnels, la gestion des risques est au cœur des situations « d’incasabilité ». Ne pas penser le danger conduit à des ruptures au sein des dispositifs. Les témoignages démontrent certains manques, certaines aberrations dans la gestion des crises et des passages à l’acte.

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5.    La mise en application des cindyniques

5.1   Elaborer une description du système d’organisation

Les fondations des cindyniques étant posées, elles doivent maintenant être appliquées. Le propos ne vise pas à poser un protocole formalisé, mais plutôt d’en reprendre les grands principes pour les expliciter dans la situation des « mineurs en risque de danger ».  Les grandes étapes sont définies par G.Y Kerven et Philippe Boulenger :

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4.3  Le niveau méso : l’ODPE

Les risques encourus par ces adolescents perdurent donc malgré la mission de protection. Les réseaux d’acteurs sont parfois confrontés aux phénomènes de multiplication ou création de nouveaux risques menant aux ruptures de parcours. Les politiques publiques de la PDE se sont saisies de cette problématique au sens général du terme, en renforçant la notion de parcours de l’enfant et la notion de besoins fondamentaux. En sus, le cadre législatif a aussi défini des outils pour appuyer ces intentions : projet individualisé, projet pour l’enfant, etc.

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4.2  Le niveau micro : les acteurs de terrain

L’approche cindynique démontre sa raison d’être dans de nombreuses disciplines. Son potentiel repose, à mon sens, sur la complexité qu’elle porte, celle de la rendre intelligible. Elle considère des concepts fondamentaux comme celui de la déontologie (finalités) et de l’axiologie (valeurs) qui sont tous deux inséparables de la question, jusqu’ici non soulevée, de l’éthique. Sur le plan cindynique, l’éthique comporte deux axes :

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4.     LES AXES DE TRAVAIL : UNE APPROCHE DE LA NOTION DE DANGER

4.1 Les représentations du danger

Nous avons vu que les représentations des professionnels sont tenaillées entre la nécessité d’une meilleure coordination entre les différents acteurs et le besoin de création de dispositifs adaptés, voire innovants. Les deux, pouvant être légitimement complémentaires, la première se centrant sur les pratiques professionnelles, la seconde sur les pratiques institutionnelles. Il n’est pas question de remettre en cause ces deux réponses.

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3.9  Retour du séjour : une souffrance encore présente

Isabelle affirme : « ça a changé ma vie, du tout au tout. Je me suis plus aperçue, enfin, je me suis rendue compte de l’importance de la famille, du respect. Plein de petits éléments qui ont fait que ma vie n’est plus du tout la même aujourd’hui, et, qu’heureusement j’ai eu ce séjour de rupture. Ça m’a aidé aussi à créer une rupture complète avec des, comment dirais-je ? Je prends bien ce mot rupture, avec ces fréquentations qui n’étaient pas du tout les bonnes. […]Si je n’avais pas eu le séjour, soit  je serais morte avec une seringue dans le bras, soit je serais sur le trottoir pour avoir ma dose, ou soit en prison peut être ».

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3.8  Séjour de ruptures : les apports

Isabelle « pense vraiment par rapport au respect que les gens ont là-bas. C’est quelque chose que j’ai toujours, si on ramenait le quart du respect que les gens ont entre eux, en France, ça changerait vraiment la face de la France. […] Au niveau de l’Afrique, on m’a dit que j’étais devenue une vraie africaine.  […] ne serait-ce d’abord que visuellement parlant. Que ce soit hommes ou femmes, là-bas, ils sont habillés en couleur. ».

Pour Béatrice, « il n’y avait rien d’exceptionnel. Je veux dire moi, le séjour en lui-même, il était génial parce que j’étais à l’étranger et que du coup ça a pu faire un petit break dans ma tête même si je n’oublierais jamais ce qui m’est arrivé. Mais d’être confrontée à la population c’était génial […] quand j’y repense avec le recul, j’ai l’impression que cela ne m’a absolument rien apporté sur le moment, ce n’est pas ça que j’aurai voulu sur le moment… ».

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3.7  Séjour de rupture : les ressentis

 Isabelle a perçu le séjour de rupture « Comme dégage de là, on ne veut plus de toi, en gros ça était vécu comme cela, entre guillemets car je savais pertinemment qu’elle faisait cela pour mon bien. Mais je me disais aussi au moins comme ça, ils seront tranquilles, ils n’auront plus la… qui les embête tous les jours, mais je savais aussi que c’était pour mon bien. Je descendais sur une pente dangereuse, je fumais beaucoup de cannabis ».

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3.6  Crises : les besoins repérés

Isabelle  témoigne : « face aux professionnels, tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut pas comprendre. En gros, les professionnels disent : oui, je comprends… Non ! Tu ne peux pas comprendre, tu ne l’as pas vécu ! Et ça, c’est des choses en tous cas, adolescente, pour moi et d’autres gamins, que je pouvais côtoyer. C’était ça. Il croit tout savoir parce qu’il travaille là-dedans, parce qu’il est éducateur… non, il ne sait pas. Peut-être plus, faire plus d’interventions avec des jeunes comme moi, qui ont fait des séjours de rupture, qui sont revenus et qui ont une vie maintenant. Faire plus de rencontres, moi, ce qui m’a manqué, c’est d’avoir des rencontres avec des anciens ».

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