La notion de plurivalence 2

La région PACA (Provence-Alpes-Côte-D’azur) donnait comme intention dans son dernier SROMS de « construire un parcours individualisé et un accompagnement coordonné ». L’ARS (Agence Régionale de Santé) va s’enquérir de la plurivalence pour en faire bien plus qu’une simple notion, un instrument de mixité des publics en situation de handicap. Les opérateurs sont invités à réajuster leur accompagnement, non plus à partir de l’hyperspécialisation, mais selon les besoins de la personne.

Analyse de la plurivalence dans Schéma Régional d’Organisation Médico-Social 2012-2016 (SROMS)

Elle insiste sur la notion de coordination, à savoir une nouvelle façon de considérer l’accompagnement du secteur médico-social par une plus grande souplesse d’organisation, à la fois territoriale, partenariale et évolutive. Elle qualifie cette approche « d’évolution importante ».

Ainsi pour atteindre cet objectif, le schéma introduit la notion la notion de « plurivalence » des ESMS, pour rappel définie : « Comme une inflexion de la prise en charge vers une diversification croissante des publics, un décloisonnement des clientèles. Se distinguant de la « polyvalence », la plurivalence ouvre la possibilité à l’accompagnement de plusieurs types de handicaps pour lesquels les réponses à construire sont proches et/ou complémentaires (déficience intellectuelle et autisme, déficience intellectuelle et polyhandicap, déficience motrice et polyhandicap…) sans dégrader la qualité d’un accompagnement qui doit rester individualisé et spécifique ».

Que nous dit l’ARS  ? Nous pouvons noter plusieurs axes de travail :

  • Décloisonnement des clientèles
  • Diversification croissante des publics
  • Réponses proches ou complémentaires
  • Qualité de l’accompagnement individualisé et spécifique

Décloisonner les clientèles c’est sortir de l’hyperspécialisation de l’accompagnement notamment par type de handicap.

  • C’est aussi diversifier sous-entendu mixer les publics c’est-à-dire les types de handicaps.
  • Apporter des réponses proches ou complémentaires, c’est bien ouvrir les dispositifs et les prestations selon non plus la spécialisation mais par la mutualisation des ressources.
  • Conserver la qualité de l’accompagnement individuel et spécifique c’est bien souligner des besoins qui sont propres à la personne et non pas plus à la catégorisation du handicap.

Des ambitions et des paradoxes

Si certains paradoxes peuvent être perçus, notamment entre les deux binômes individualisé/spécifique et complémentaires/proches, cette notion implique une connaissance à la fois pointue et actualisée des besoins de chaque enfant pour permettre cette prise en charge à la fois individualisée et spécifiques ainsi que repérer les prestations fournies par le ou les services dans les réponses proches et complémentaires. D’une certaine manière l’orientation de l’ARS pointe une certaine défaillance dans la spécialisation croissante des structures au bénéfice de handicaps ciblés, évinçant un nombre non négligeable de personnes malgré l’augmentation du nombre de places. L’ARS a pour finalité d’apporter justement un accueil prioritaire et des réponses en direction des personnes les plus lourdement handicapées.

Pour viser cette finalité, le schéma stipule les actions complémentaires à cette orientation, à savoir : Susciter l’animation et l’organisation d’une coordination locale des acteurs institutionnels (MDPH ; EN ; ESMS ; secteur psychiatrique ; ASE) pour :

    • Mettre en œuvre l’obligation d’accueil et d’accompagnement partagée par les partenaires du secteur
    • Proposer des solutions alternatives de prise en charge dans l’attente d’une place disponible
    • Désigner un référent chargé de l’accompagnement de la personne en situation de handicap et de sa famille dans cette démarche
    • Assurer une veille permanente des situations les plus complexes
    • Faire évoluer les projets d’établissement et de service vers une diversification des personnes accompagnées.

Dans le respect de la priorité donnée à l’accueil et à l’accompagnement des personnes les plus lourdement handicapées, il appartiendra aux services de l’ARS en étroite collaboration avec leurs partenaires engagés sur le handicap et les associations gestionnaires, d’accompagner les établissements et services vers l’adaptation de leur projet institutionnel à destination d’un public aux besoins les plus divers. Il s’agit de centrer la prise en charge non sur le type de handicap dont souffrent les personnes mais de cibler la réponse aux besoins, ce qui garantit la spécialisation de l’accompagnement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *